Qu'est ce qu'une radio ?
La radiographie classique, ou radiographie conventionnelle, est un examen qui utilise l’émission de rayons X. Un peu comme une photographie, la partie du corps à examiner est placée devant une plaque, à distance d’une source de rayons. Elle permet de voir les membres, la colonne vertébrale, le crâne et les poumons, ou encore l’appareil urinaire ou digestif grâce à l’injection d’un produit de contraste.
L’examen est-il douloureux ?
L’examen n’est pas douloureux. Mais si votre enfant a mal avant l’examen, le médecin peut lui administrer un médicament antidouleur (par exemple en cas de fracture). Ce sera plus facile de se placer dans la bonne position pour faire la radio.
Si une piqûre est nécessaire pour injecter un produit de contraste, on vous propose de mettre de la crème anesthésiante à l’endroit de la piqûre, sous forme de patch ou de crème, à poser au moins une heure avant. Pour un nourrisson, on peut lui faire téter une solution sucrée ou l’allaiter pendant la piqûre.
Comment ça se passe ?
Avant l’examen
Si votre enfant est angoissé, une anesthésie générale est peut-être nécessaire quel que soit son âge. Cela peut sembler exagéré pour un simple examen mais cela permet de le réaliser dans les meilleures conditions de sécurité (votre enfant sera endormi et surveillé par un anesthésiste) et de réussite (l’examen ne sera pas à refaire car votre enfant sera complètement immobile).
Dans ce cas, une consultation pré-anesthésique est prévue et des consignes précises à respecter vous sont communiquées.
> Pour en savoir plus sur les consignes de jeûne en cas d’anesthésie générale, vous pouvez consulter la fiche
« Votre enfant va être opéré – les consignes à respecter »
Certains services peuvent proposer une sédation légère pour détendre votre enfant ou faciliter son endormissement. Il ne s'agit pas d'une anesthésie mais cette méthode nécessite quand même une surveillance par une équipe expérimentée et du matériel adapté. Cette solution n'est pas idéale, car elle peut parfois entraîner des effets dits "paradoxaux" (l'enfant est agité au lieu de s'endormir). Il est également possible que votre enfant bouge pendant l'examen, ce qui va allonger sa durée et augmenter l'exposition de votre enfant aux rayons X.
Le manipulateur d’électroradiologie accueille votre enfant et lui explique le déroulement de l’examen. Si nécessaire, il lui demande d’enlever certains vêtements ainsi que ses bijoux, s’il en porte.
Le manipulateur installe ensuite l’enfant dans la bonne position près de l’appareil. La partie de son corps qui va être radiographiée est placée sur ou devant une plaque qui recevra les rayons. Selon l’examen et l’âge de votre enfant, il peut être allongé, assis ou debout. Pour qu’il soit plus confortablement installé, le manipulateur peut ajouter des coussins ou des cales. Pour maintenir votre enfant dans la bonne position et éviter toute chute, il utilise parfois des sangles, des bandes ou des sacs de sable.
Pendant l’examen
Le manipulateur se place derrière une vitre. Au moment de prendre l’image, il demande à votre enfant de ne plus bouger, voire de ne plus respirer pendant quelques secondes.
Après l’examen
Votre enfant peut se rhabiller.
Le médecin radiologue analyse les clichés et vous donne oralement les premiers résultats. Il rédige un compte-rendu et adresse une lettre au médecin qui a prescrit la radio.
Ce qui peut être difficile
L’environnement est souvent austère et peut être impressionnant pour votre enfant.
Il peut avoir peur d’être écrasé par la machine (vous pouvez lui préciser que la machine ne le touchera pas).
La table est froide et il fait frais dans la salle d’examen pour le bon fonctionnement des appareils. En cas de besoin, le manipulateur peut couvrir votre enfant avec une couverture.
Le fait d’être maintenu immobile peut gêner votre enfant, mais il importe qu’il ne bouge pas car sinon l’image sera floue et l’examen devra être refait. Or tout nouveau cliché expose à une irradiation supplémentaire.
Pour un panoramique dentaire, la tête de votre enfant est entourée par l’appareil qui tourne autour d’elle, assez proche. Cela peut être impressionnant et il est difficile de ne pas bouger (l’enfant est tenté de suivre la machine des yeux), or c’est indispensable pour que la radio soit nette.
Dans le cas d’une cystographie rétrograde ou sus pubienne, l’examen nécessite d’introduire un produit dans la vessie via une sonde (la pose de la sonde peut être désagréable et potentiellement douloureuse) et votre enfant va devoir faire pipi sur la table d’examen, il pourra en être gêné. De plus, l’examen est un peu long.
Comment aider votre enfant ?
Vous pouvez préparer votre enfant à l’avance : lui expliquer ce qui va se passer, lui préciser qu’il ne devra pas bouger pendant l’examen et l’entraîner à faire la « statue » et à bloquer sa respiration un court instant (pendant la prise du cliché en cas de radio des poumons).
Voir les fiches illustrées SPARADRAP pour préparer votre enfant :
> Voir la fiche illustrée SPARADRAP : « Passer une radio ».
> Voir la fiche illustrée SPARADRAP : « La cystographie ».
Selon l’âge de votre enfant, vous pouvez aussi apporter un linge familier ou un doudou qu’il pourra garder près de lui pour le rassurer.
Pouvez-vous rester près de lui ?
Pour une radiographie simple, vous pouvez rester près de votre enfant à condition de ne pas être enceinte (en raison du risque pour le fœtus) et de revêtir des protections spéciales contre les rayons X (lourdes car elles contiennent du plomb).
Vous pouvez également vous placer derrière la vitre de protection où se trouve le manipulateur et garder le contact verbal avec votre enfant en lui parlant tout au long de l’examen.
Une radiographie, est-ce dangereux ?
La dose de rayons émis pour une radio (un cliché) est très faible.
Mais toutes les doses de rayons s’ajoutent, qu’elles soient naturelles (rayons solaires ou telluriques) ou médicales (nombre de clichés pris lors d’un examen, nombre d’examens réalisés...), et un excès peut accroître légèrement le risque de développer un cancer à long terme.
Comment limiter les risques ?
Avant l'examen
- Gardez tous les anciens résultats d’examen et apportez-les le jour de la consultation médicale et de l’examen (pour éviter d’avoir à les refaire et pour pouvoir suivre l'évolution de la situation).
- Il est important de comprendre la raison de l’examen prescrit par votre médecin et de lui demander de bien préciser les différents clichés à prendre. Par exemple pour une radiographie du genou, la prescription peut préciser : F + P + 3/4 (« F », veut dire face, « P » signifie de profil, et ¾ signifie de biais), ce qui équivaut à prendre 3 clichés.
- Pensez à apporter le carnet de santé de votre enfant pour y noter la dose de rayons reçus.
Au moment de l'examen
- Le manipulateur prend toutes les précautions pour réduire la dose de rayons reçue : il limite au strict minimum la zone examinée, grâce à un diaphragme situé sur l’appareil et un cône qui peut y être ajouté. Il protège également les parties du corps de votre enfant qui ne sont pas examinées avec un tablier, un pagne (jupe) ou des protections souples (tissu avec du plomb).
- Si on ne vous en propose pas, n’hésitez pas à demander des protections pour votre enfant et vous (si vous restez près de lui).
Après l’examen
- Demandez à reporter sur le carnet de santé de votre enfant (page 63 de l'édition 2013 ou page 96 de l'édition 2018), la date, la région examinée et la dose reçue (inscrite en fin de son compte-rendu ou sur les clichés).
> Pour en savoir plus sur l'imagerie médicale
Auteurs
- Caroline Ballée, chargée de communication web, association SPARADRAP, webmaster@sparadrap.org
- Dominique Ferréol, retraitée de la HAS, chef de projet et chargée d’études AP-HP, bénévole à SPARADRAP
- Françoise Galland, directrice de l'association SPARADRAP, francoise.galland@sparadrap.org
Relecteurs :
Dr Jacky Dekens, anesthésiste-réanimateur au CHU d’Amiens ; M. Fabien Voix, président de l’AFPPE (Association Française du Personnel Paramédical d’Electroradiologie) ; Mme Cathy Thibaut, Rédactrice en chef de la revue professionnelle AFPPE "Le Manipulateur d'imagerie médicale et de radiothérapie" ; Mme Cécile Etard, responsable de l’Unité d'Expertise en radioprotection Médicale de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire)
Illustrations : illustrations Sandrine Herrenschmidt - SPARADRAP + photos SPARADRAP prises à l’hôpital pédiatrique Robert Debré à Paris + photos libres de droit wikipédia
Avis
Vous souhaitez réagir sur ces textes, proposer des ajouts, des modifications, nuancer certains propos… N’hésitez pas à nous contacter via le formulaire de contact ! Vos remarques sont les bienvenues et elles seront précieuses pour améliorer ou actualiser ces conseils et ainsi, vous aider au mieux.
Dossier créé en octobre 2014 - Mis à jour : septembre 2018