Présentation des techniques d’imagerie médicale

Votre enfant doit passer une radio, une IRM, un scanner, une échographie ou une scintigraphie. Cet article présente les différentes techniques d'imagerie médicale et vous donne des informations générales.

Votre enfant doit passer une radio, une IRM, un scanner, une échographie ou une scintigraphie. Ce sont des examens indolores qui se font à l’hôpital ou en ville, dans un centre d’imagerie. Ils consistent à visualiser l’intérieur du corps pour voir les os ou les organes. Ils peuvent être prescrits sur ordonnance ou être réalisés en urgence. Ils peuvent être réalisés dans un service de radiologie ou de médecine nucléaire.

Selon les centres d’imagerie, le type d’examen et les circonstances de sa réalisation (sur rendez-vous, en urgence…), la prise en charge de votre enfant pourra varier : sa préparation (s’il peut manger ou pas), si l’examen nécessite une piqûre pour une injection de produit de contraste, sédation ou anesthésie générale… Ce dossier présente un déroulement global des examens, mais ne détaille pas toutes les situations possibles.

 

 

 

Comment sont réalisées ces images ?

Les différents principes

En radiologie, les rayonnements ou ondes sont émis par des appareils.

  • Les rayons X (radio ou scanner) traversent le corps et c’est leur atténuation par les os, les organes, les tissus (musculaires, nerveux…) et les vaisseaux qui permet d’obtenir une image.
     
  • Les ultrasons (échographie) sont des ondes, des vibrations qui se propagent dans le corps et sont réfléchies lorsqu’elles rencontrent un obstacle. L’appareil capte ces échos et reconstitue une image en mouvement.
     
  • La résonance magnétique (IRM) n’émet aucun rayonnement. Cette technique repose sur le phénomène de résonance des atomes d’hydrogène du corps quand ils sont soumis à un champ magnétique. La machine fonctionne avec un puissant électro-aimant et produit des images en coupe du corps, en deux ou trois dimensions. C’est un examen bruyant.

En médecine nucléaire, les rayonnements sont émis par le corps après injection d’un produit faiblement radioactif nommé traceur ou radiopharmaceutique.

  • Les principaux examens sont la scintigraphie et le TEP (ou PET Scan). Un appareil capte l’émission des rayons gamma et reconstitue une image des zones où s’est fixé le traceur. Les éléments radioactifs sont ensuite éliminés par les urines en 12h en moyenne.

Utilisation d'un produit de contraste

En radiologie, pour visualiser un organe, une lésion ou une partie du corps que l'on aurait du mal à distinguer autrement, il est parfois nécessaire d'utiliser un produit de contraste. C'est une substance opaque aux rayonnements qui peut être administrée par voie orale, anale, vaginale, urinaire ou par injection intraveineuse ou intra articulaire. La dose injectée est adaptée au poids de votre enfant.

Dans le cas de certains examens radiologiques utilisant des rayons X, le produit de contraste contient de l’iode, qui peut provoquer, assez rarement, une réaction allergique ou une intolérance. Il est donc important de signaler au médecin radiologue si votre enfant est allergique à certains médicaments ou aliments. Il est également conseillé de boire après l’examen pour faciliter l’élimination du produit dans les urines.

En médecine nucléaire, le produit injecté n'est pas un produit de contraste. C’est un traceur.
 

 

Qui réalise ces examens ?

Le manipulateur d’électroradiologie médicale (souvent appelé manipulateur ou manip radio) participe à la réalisation des examens d’imagerie médicale (radiologie classique, scanographie, IRM) et de médecine nucléaire (scintigraphies, TEP), sous la responsabilité d’un médecin.

Le médecin radiologue réalise lui-même les échographies et il interprète les images des autres examens. Il rédige les comptes rendus d’examens et peut donner un premier avis au patient. Dans certains cas, s'il estime qu’un examen n'est pas justifié ou qu'un autre est plus adapté, le radiologue peut, en vertu des principes de radioprotection, refuser sa réalisation.
 

 

Quels sont les risques ?

Les rayons utilisés pour la plupart de ces examens sont présents dans la nature (rayonnement solaire, par exemple). L’excès de rayonnements peut être dangereux car toute dose s’ajoute (qu’elle soit naturelle ou médicale) et leur accumulation peut accroître le risque de développer un cancer à long terme.
Le risque est d’autant plus élevé que les examens sont très rapprochés dans le temps.

A titre d’exemple, voici un comparatif des doses de rayonnement reçues par type d’examen, en équivalent « rayonnement naturel » :

Comparatif des rayonnements reçus par type d'examen

Examens Equivalent
rayonnement naturel
IRM ou Echographie 0 jours
Radiographie d'un membre 1.5 jours
Panoramique dentaire 4 jours
Radiographie pulmonaire 7 jours
Scanner du crâne 300 jours
Radiographie de l'abdomen 300 jours
Scintigraphie osseuse 600 jours
Scanner du thorax 900 jours
Scanner abdomino-pelvien 1500 jours

Source : Radiographie et scanner. Posons-nous les bonnes questions. IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et AVIAM (Association d’aide aux victimes d’accidents médicaux et à leur famille). Juillet 2012
 

Les enfants sont plus sensibles aux radiations car leur corps est plus petit et leurs organes sont en pleine croissance. De même, certaines zones du corps sont plus sensibles que d’autres : organes sexuels, glandes endocrines, cristallin de l’œil

Le manipulateur sera attentif à protéger les zones du corps qui ne sont pas directement concernées par l’examen.

Les femmes enceintes doivent également éviter de s’exposer aux radiations pour le bon développement du fœtus.

Zone surveillée, réglementée, contrôlée…

Trefles signalétique en imagerie médicaleLa réglementation impose aux services d’imagerie médicale de signaler toute production de rayons, par l’affichage de logos de couleurs différentes selon le niveau de radiation. Cela s’applique au personnel qui travaille dans les locaux et qui est exposé toute l’année à des rayonnements et ne concerne pas le public qui vient exceptionnellement.

  • trèfle bleu ou gris (zone surveillée = présence de radiations résiduelles faibles),
     
  • trèfle vert (zone réglementée = présence de radiations à certains endroits localisés),
     
  • trèfle jaune (zone contrôlée = accès limité à certains personnels et sous conditions).
     

 

 

Limiter les risques

Les médecins privilégient si possible les examens non irradiants. Mais le plus souvent, le bénéfice de l’examen est plus important que le risque encouru : il permet de guérir ou d’anticiper des problèmes plus graves.

Les professionnels de l’imagerie médicale prennent aussi des précautions pour réduire la dose de rayons émise lors des examens : machines de plus en plus performantes qui émettent des doses très faibles de rayons, limitation du champ de l’examen au strict minimum (par exemple pour une radio, il est matérialisé par un rectangle lumineux), adaptation des paramètres de la machine au poids de votre enfant, port de protection pour les zones du corps non examinées.

De votre côté, il faut être attentif à ne pas réclamer un examen si le médecin ne le juge pas nécessaire. Il est important de conserver tous les résultats d’examens (clichés, comptes rendus) et de les apporter le jour de la consultation médicale ou à l’occasion d’un autre examen, pour éviter d’avoir à les refaire et pour pouvoir suivre l’évolution de la situation. Il est également conseillé de tenir à jour la liste des examens irradiants réalisés sur le carnet de santé de votre enfant.

Carnet de santé 2018Reporter les examens irradiants sur le carnet de santé

Trois unités de mesures sont utilisées pour évaluer la radioactivité : le Béquerel (Bq), le Gray (Gy) et le Sievert (Sv).
Selon les examens, les doses de radiations reçues peuvent être indiquées dans une de ces unités. Elles sont notées sur le compte-rendu de l’examen ou sur les clichés qui ont été pris.
Vous pouvez les reporter sur le carnet de santé de votre enfant ( page 63 de l'édition 2013 ou page 96 de l'édition 2018 ) ou demander au médecin de le faire.
 

 

Comparaison des techniques

Avantages et limites de chaque technique

Radiographie (rayons X)

  • Temps d'examen : 5 à 10 mn
  • Présence d'un parent : en fonction du centre (sauf femme enceinte) avec protections (tablier, cache thyroïde...) si accord
  • Les "plus" : examen et résultat rapide
  • Les "moins" : examen faiblement irradiant

Scanner (rayons X)

  • Temps d'examen : 10 à 15 mn
  • Présence d'un parent : en fonction du centre (sauf femme enceinte) avec protections (tablier, cache thyroïde...), si accord
  • Les "plus" : examen rapide. Plus adapté à certains organes qu'une radiographie simple (images en coupe)
  • Les "moins" : examen plus irradiant qu'une radio simple.

IRM (résonance magnétique)

  • Temps d'examen : 45 mn
  • Présence d'un parent : en fonction du centre, sauf femme enceinte (principe de précaution).
  • Les "plus" : technique non irradiante. Plus adaptée à certains organes que le scanner.
  • Les "moins" : bruit fort et désagréable, tunnel étroit : peut être anxiogène.

Échographie (ultrasons)

  • Temps d'examen : 10 à 20 mn
  • Présence d'un parent : oui
  • Les "plus" : technique non irradiante. Montre les organes en mouvement.
  • Les "moins" : la qualité des images dépend de l'opérateur (un médecin).

Scintigraphie (rayons gamma)

  • Temps d'examen : 2 à 3h avant : injection + 30 à 60 mn : examen
  • Présence d'un parent : Oui (sauf femme enceinte). Recommandé car examen assez long.
  • Les "plus" : Images fixes et en mouvement.
  • Les "moins" : Examen plus irradiant.

 


Auteurs

  • Caroline Ballée, chargée de communication web, association SPARADRAP
  • Dominique Ferréol, retraitée de la HAS, chef de projet et chargée d’études AP-HP, bénévole à SPARADRAP
  • Françoise Galland, directrice de l'association SPARADRAP

Relecteurs : Dr Jacky Dekens, anesthésiste-réanimateur au CHU d’Amiens ; M. Fabien Voix, président de l’AFPPE (Association Française du Personnel Paramédical d’Electroradiologie) ; Mme Cathy Thibaut, Rédactrice en chef de la revue professionnelle AFPPE "Le Manipulateur d'imagerie médicale et de radiothérapie" ; Mme Cécile Etard, responsable de l’Unité d'Expertise en radioprotection Médicale de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire)
Illustrations : illustrations Sandrine Herrenschmidt - SPARADRAP + photos SPARADRAP prises à l’hôpital pédiatrique Robert Debré à Paris + photos libres de droit wikipédia


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Dossier créé en octobre 2014 - Mis à jour : septembre 2018

Bibliographie

Fiches infos parents sur les différents examens

Fiches d'information patient (versions adulte et pédiatrique) sur différents examens : IRM, scanner, échographie
Société Française de Radiologie (SFR)

Pages d'information sur les différents examens d'imagerie médicale pédiatriques
Hôpital Robert Debré, Paris

 

Sur les risques

Fiche d'information patient "Les rayonnements ionisants et leurs applications médicales"
Société Française de Radiologie (SFR), septembre 2010.

Brochure "Radiographie et scanner. Posons-nous les bonnes questions"
IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et AVIAM (Association d’aide aux victimes d’accidents médicaux et à leur famille), juillet 2012
Brochure d’information grand public sur les risques des examens d’imagerie médicale et des précautions à prendre.

Guide du bon usage des examens d’imagerie
SFR (Société Française de Radiologie)
Utiliser ce guide permet de connaître, à partir du nom d’une pathologie, si un examen d’imagerie est recommandé ou non et quel est son niveau d’irradiation. Le grade de recommandation des examens est exprimé par les lettres* (A, B, C ou AE). Le niveau d’exposition aux radiations est indiqué par des chiffres romains : 0 (rien), I, II, III ou IV.
* ce classement s'appuie sur l'analyse des publications internationales selon une gradation scientifique.

La communication sur les risques liés aux radiations en imagerie pédiatrique
OMS (Organisation Mondiale de la Santé), 2016.
Informations pour étayer le débat sur les bénéfices et les risques dans le cadre des soins de santé

Radioprotection pédiatrique : la dose en ligne de mire
IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire), 2011.
Dossier sur les spécificités de la radioprotection en pédiatrie.