Qu'est-ce qu'une scintigraphie ?
La scintigraphie est un examen qui repose sur des rayonnements émis par le corps après injection d’un produit appelé « traceur » ou radiopharmaceutique. Elle permet de voir le cœur, le foie, les os, le cerveau, les vaisseaux lymphatiques. Les examens les plus réalisés sont la recherche de reflux gastro-oesophagiens, les scintigraphies osseuses ou l’étude de la fonction rénale. Ces examens sont réalisés dans des services de médecine nucléaire.
L’examen est-il douloureux ?
Seule la piqûre qui permet l’injection du traceur peut être douloureuse. Pour éviter la douleur de la piqûre, on vous proposera de mettre de la crème anesthésiante à l’endroit de la piqûre, sous forme de patch ou de crème, à poser au moins une heure avant.
Comment ça se passe ?
Avant l’examen
Aucune préparation n’est nécessaire. Votre enfant peut manger et boire avant l’examen. Il est même conseillé de boire avant l’examen pour faciliter l’élimination des molécules radioactives.
Le manipulateur d’électroradiologie accueille votre enfant dans la salle d’examen et lui explique comment l’examen va se passer.
Il injecte ensuite le produit radioactif à votre enfant, puis il l’accompagne dans une salle d'attente (ou bien il retourne dans sa chambre s’il est hospitalisé). Il faut alors attendre (parfois plusieurs heures) que le produit radioactif se fixe sur l’organe à examiner avant de pouvoir réaliser les images.
Après un temps déterminé, votre enfant revient dans la salle d’exploration et s’allonge sur la table d’examen. Pour qu'il soit plus confortablement installé, le manipulateur ajoute des cales et des coussins.
Pendant l’examen
L’examen est assez long : entre 15 et 45 minutes.
L’appareil appelé gamma-caméra se déplace très près de votre enfant, pour détecter plus précisément le traceur. Placé derrière une vitre, le manipulateur demande à votre enfant de ne pas bouger. En effet, s’il bouge l’image sera floue et l’examen sera plus long. Mais contrairement à une radio classique, cela n’expose pas votre enfant à un rayonnement supplémentaire.
Il peut respirer tranquillement tout le long de l’examen.
Après l’examen
Juste après l’examen, le médecin nucléaire vous donne oralement les premiers résultats et vous les explique, puis il communique le compte-rendu et les images sélectionnées, accompagnées d’un courrier à votre médecin qui a prescrit la scintigraphie.
Ce qui peut être difficile
La table est froide, il peut faire un peu frais, c’est une température nécessaire pour le bon fonctionnement des appareils. Si besoin, le manipulateur peut proposer de couvrir l’enfant avec une couverture.
Le fait d’être maintenu immobile peut gêner votre enfant, mais il importe qu’il ne bouge pas car sinon l’image sera floue et l’examen devra être refait.
Comme l’examen est long, le manipulateur peut proposer à votre enfant d’écouter de la musique ou des histoires à l’aide d’un casque.
Si votre enfant est angoissé ou agité, il peut être nécessaire de lui administrer un léger sédatif.
Ce que vous pouvez faire
Vous pouvez préparer votre enfant à l’avance, lui expliquer ce qui va se passer, lui préciser qu’il ne devra pas bouger pendant l’examen et l’entrainer à faire la « statue ».
Prévoyez de quoi le distraire (livres d’histoire, de quoi écouter de la musique...), son doudou ou sa tétine qu’il pourra garder près de lui...
Est-ce que vous pouvez rester ?
Si vous êtes enceinte, il faut faire accompagner l’enfant par quelqu’un d’autre, car vous ne pouvez pas pénétrer dans un service de médecine nucléaire en raison des rayonnements qui sont dangereux pour le bébé.
Il est important que votre enfant soit accompagné par une personne avec laquelle il est à l’aise et qui peut l'aider car l’examen est long.
Une scintigraphie, est-ce dangereux ?
Le traceur utilisé est un médicament, appelé radiopharmaceutique qui émet un rayonnement faiblement radioactif. Selon le traceur utilisé, l’irradiation est variable. Par exemple pour une scintigraphie osseuse, l’irradiation est moins importante que pour un scanner du thorax.
Néanmoins, les doses de rayonnements (naturel ou médical) s’accumulent et augmentent faiblement le risque de développer un cancer à long terme. Chaque examen d’imagerie médicale est donc toujours prescrit par votre médecin uniquement s’il est indispensable pour la santé de votre enfant.
Limiter les risques
Avant l'examen
- Gardez tous les anciens résultats d’examen et apportez-les le jour de la consultation médicale et de l’examen (pour éviter d’avoir à les refaire et pour pouvoir suivre l'évolution de la situation).
- Il importe de comprendre la raison de l’examen prescrit par votre médecin. N’hésitez pas à lui demander pourquoi cet examen est préférable à un autre.
- Pensez à apporter le carnet de santé de votre enfant pour y noter la dose de rayons reçus.
- Il est conseillé de faire boire votre enfant avant l’examen pour faciliter par la suite l’élimination du produit radioactif.
- Signalez au médecin nucléaire les traitements que prend votre enfant, car certains médicaments peuvent modifier un peu la fixation du traceur.
Au moment de l'examen
- Le manipulateur injecte à votre enfant une dose de produit qui est adaptée à son poids.
Après l’examen
- Demandez à reporter sur le carnet de santé de votre enfant (page 63 de l'édition 2013 ou page 96 de l'édition 2018), la date, la région examinée et la dose reçue (inscrite en fin de son compte-rendu ou sur les clichés).
- Votre enfant va émettre un faible rayonnement jusqu’à 12h après l’examen. Il faut donc éviter les contacts prolongés pendant ce laps de temps si vous êtes enceinte. De même, il vaut mieux éviter qu’il dorme dans le même lit qu’un autre enfant.
- Dans la journée qui suit l’examen, votre enfant doit boire beaucoup pour accélérer l’élimination du produit radioactif.
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Auteurs
- Caroline Ballée, chargée de communication web, association SPARADRAP
- Dominique Ferréol, retraitée de la HAS, chef de projet et chargée d’études AP-HP, bénévole à SPARADRAP
- Françoise Galland, directrice de l'association SPARADRAP
Relecteurs : Dr Jacky Dekens, anesthésiste-réanimateur au CHU d’Amiens ; M. Fabien Voix, président de l’AFPPE (Association Française du Personnel Paramédical d’Electroradiologie) ; Mme Cathy Thibaut, Rédactrice en chef de la revue professionnelle AFPPE "Le Manipulateur d'imagerie médicale et de radiothérapie" ; Mme Cécile Etard, responsable de l’Unité d'Expertise en radioprotection Médicale de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire)
Illustrations : illustrations Sandrine Herrenschmidt - SPARADRAP + photos SPARADRAP prises à l’hôpital pédiatrique Robert Debré à Paris + photos libres de droit wikipédia
Avis
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Dossier créé en octobre 2014 - Mis à jour : septembre 2018